Si l’asphalte est majoritairement bon, il faut néanmoins se méfier des routes de montagne à Shikoku qui peuvent sembler être des nationales mais qui deviennent soudainement des chemins forestiers sur plusieurs kilomètres. Branchages, pierres, feuillages et mousse rendent le sol parfois très glissant et franchement casse-gueule.
Une mauvaise trajectoire dans un petit tournant et voilà mon pneu avant qui va dans la boue…paf !
Je me suis étalée de tout mon long au milieu d’un de ces petits chemins. Quelle conne ! J’aurais vraiment pu éviter la chute. Une vraie erreur d’inattention…
Une fois dégagée de la moto, j’ai vite pris conscience que j’étais vraiment au milieu de nulle part. Depuis plus d’une heure que je roulais dans cette forêt, je n’avais croisé aucune âme. Les premières tentatives pour relever ma moto furent un échec. J’avais beau essayer de me rappeler la technique vue 100 fois en vidéo, je n’y arrivais pas. Grosses suées. Que faire ? Attendre ? Partir à pied ? J’avais ma tente, 2 barres de céréales, un sifflet et mon opinel…Into the wild or not ?
Et soudain, je me suis rappelée le panneau croisé quelques kilomètres avant ma chute et qui représentait un ours.
Je crois que c’est l’idée de croiser « Bouba le petit ourson » qui m’a donné la force ultime de lever ma bécane de quelques 200 kgs. J’étais tellement contente de remonter sur la moto et de repartir vers l’asphalte….
(Donc, non, je n’ai pas vu l’ours…mais c’était pour que vous lisiez l’article jusqu’au bout.)